
Lettres à un jeune poète RAINER MARIA RILKE
30 mars 2025
Le jeûne selon Hildegarde
20 août 2025
Trop de bruit, trop de bouffe, trop d'écrans, trop d'infos.
STOP ! Je pars jeûner
Silence . Vide. Expérience.
1er jour
Pleine forme,
Randonnée de quatre heures en montagne, dans un paysage de Vanoise à couper le souffle.
Je respire,
Je suis là,
Je remercie.
Quel luxe !
2e jour
Nausées, palpitation dès le réveil. Mes jambes tremblent.
Comme si j’avais des résistances à cette crise d’élimination.
Qu’est ce que je refuse de lâcher, de laisser, d’abandonner…. Cette question me taraude.
Là encore… marcher, randonner, respirer, ressentir. Rien d’autre n’existe.
Plus de nausées, la faim ne se fait pas sentir… Seules les sensations corporelles nouvelles prédominent.
3e jour
Emotions, chagrins au réveil. Chagrin de tous ceux qui ont quitté cette terre durant cette année, tous ces deuils ; Je pense à eux.
Et en même temps, un vrai élan de gratitude pour mes proches, ceux qui m’ont élevés, ceux qui m’ont choyés, ceux qui m’ont transmis. Quelle chance incroyable d’être connectée à toutes ces rencontres, toute cette bienveillance.
Marcher encore, durant des heures, mettre un pied devant l’autre et réaliser que la vie est pleine, généreuse, habitée.
4e jour
4 h du matin, je ne dors plus.
Je pense.
Je ressens.
Je ressens ce vide, ce que je ne connais pas d’habitude. Ce n’est pas la faim, c’est la sensation du rien et du tout. Etrange sensation. Je goutte. Je ressens.
L’envie de me délester encore et encore pour retrouver cette sensation particulière d’être.
Pour autant, je suis construite de tout ce vécu, de cette chaîne à laquelle j’appartiens.
Me libérer de certains poids pour ne pas alourdir la Terre et les autres. Vivre ce qui est attendu.
Jeûner est un bonheur de prise de conscience.
Quelques heures plus tard, le corps se remet en route dans la marche, dans la contemplation de la beauté. Tout semble exacerbé : les sensations, les odeurs, la chaleur du soleil, l’air dans mon nez, le bruit de mes pas quand ils touchent le sol. Marcher est un délice, un vrai ressourcement.
5e jour
Je ne dors pas beaucoup, mais ai je besoin de plus ? Non . Je me sens bien.
En plus de la marche, j’offre à mon corps un massage à l’huile chaude.
Un massage réconfortant, contenant, doux. Quel bonheur. La personne qui me masse est brésilienne, sa présence reévoque Sao Paolo, ville où j’ai vécu quelques mois 10 ans auparavant. Je retrouve par ce massage la musicalité d’un peuple, les odeurs, Je voyage.
6e jour
Je quitte le séjour, avec quelques fruits dans ma poche.
Manger à nouveau,
C’est à la fois une célébration, et une conscience que l’état de jeûne et de conscience qui va avec, va se perdre.
Retourner dans le monde, prendre le train et voir toute l’agitation du monde, observer, surtout ne pas juger… Garder la présence intérieure de ce qui est.
Sourire aux êtres que je croise,
Rentrer.
Vivre, et chercher à s’alléger toujours, se délester encore… Surtout ne pas oublier, demeurer dans cette simplicité, cet état qui contemple et qui ressens. Juste être.