
Taisen Deschimaru
12 mars 2025
« Voilà, pourquoi, cher Monsieur, je ne saurais vous donner d’autre conseil que celui-ci : aller en soi, soumettre à examen les profondeurs d’où surgit votre vie ; c’est à sa source que vous trouverez la réponse à la question de savoir si la création est pour vous une nécessité. Acceptez cette réponse comme elle s’exprimera, sans chercher à démêler davantage. Peut-être apparaîtra-t-il que vous avez vocation à être artiste »
J’ai une attirance particulière pour les récits épistolaires, une forme littéraire toute choisie pour rentrer en proximité avec l’auteur, voir en intimité.
Là en l’occurence Rainer Maria Rilke, poète bénéficiant d’une certaine notoriété, correspond avec le mélancolique Franz Kappus, jeune homme peu confiant, qui s’essaie à la poésie.
Il vient par ses lettres solliciter Rilke sur des questions existentielles concernant la création artistique.
Rainer Maria Rilke lui répond avec une grande sincérité intérieure, loin de lui l’idée de lui donner des conseils techniques ou une quelconque méthode. Non, c’est un voyage intérieur qu’il lui propose. Il lui conseille de descendre au plus profond de lui -même, d’observer le désir d’écrire, ce désir constitue t’il un élan vital ?
Rilke livre son rapport à la création, l’écriture, la solitude, l’art, l’amour…
Ces lettres ont été publiées trois ans après le décès de Rainer Maria Rilke, et c’est Franz Kappus lui même qui souhaita publier ces lettres, en mémoire de la mort de Rilke.
« Votre doute peut devenir une qualité profitable si vous l’éduquez. Il faut qu’il devienne savant, qu’il se mu en critique. Dès qu’il s’apprête à vous gâcher quelque chose, demandez pourquoi cette chose est laide ; exigez qu’il fournisse ses raisons, et ne manquez pas d’agir en toute circonstance en faisant ainsi preuve de vigilance et de rigueur ; le jour viendra où , de destructeur il sera devenu l’un de vos meilleurs artisan... »